Il fait beau aujourd'hui. J'ai donc décidé de faire un petit tour à la Tour Eiffel, sur les quais, et d'en profiter pour enfin visité le Quai Branly, le musée d'arts des civilisations africaines, asiatiques, océaniennes et américaines.
Situé au 7ème arrondissement de Paris au long des quais de Seine au pied de la tour Eiffel, le musée du quai Branly est divisé en plusieurs pavillons : Afrique, Asie, Océanie, Amérique.
Ce musée est né d’une idée de Jacques Chirac devenu président de la République française et admirateur de l’art premier. Malgré les controverses de l’époque, il a voulu rassembler dans un seul endroit l’art provenant d’autres continents.
C’est l’architecte Jean Nouvel qui a concrétisé le projet en construisant le musée de 2002 à 2006 sur une surface de 40 600 m2 dont 12 000 m2 d’exposition.
Loin des polémiques initiales, le musée quai Branly fait désormais partie des musées les plus visités en France et dans le monde avec plus de 1 200 000 visiteurs en 2018.
Les arts africains, arts asiatiques, arts océaniques, arts américains ont donc pris place dans ce musée d’art premier rassemblant 4 continents depuis maintenant plus de 10 ans.
En entrant, on longe un mur végétal, véritable jardin suspendu. Pour accéder au lieu des expositions, on traverse un jardin verdoyant et agréable : on ne se croirait pas être au cœur de Paris !
A côté, cohabite des restaurants, une librairie-boutique, une médiathèque, un salon de lecture, un théâtre, un cinéma : ce n’est pas qu’un simple musée mais un espace moderne dédié à la culture et la connaissance.
Le point fort pour les amoureux de Paris : l’accès à la terrasse qui offre une vue panoramique de Paris et de la tour Eiffel !
The river: vers les espaces d'expositions des œuvres
Le musée met le focus sur les autres civilisations. Le patrimoine et l’art d’autres civilisations n’ont été que peu considérées en Occident mais ont pourtant fasciné beaucoup d’artistes, surtout au XXe siècle.
En passant par le "river", une installation de l'artiste contemporain Charles Sandison nous plonge dans un fleuve de mots virtuels: on retrouve, à travers ses différents pavillons, la civilisation de plusieurs continent.
Oui le monde est un ensemble et que tout ne se concentre pas uniquement en Occident : le savoir et l’art appartient à l’Humanité !
J’ai remarqué des civilisations certes différentes mais présentant des similitudes.
Un point central est l’importance de la place de la culture dans les sociétés. Les objets usuels sont aussi des objets de cultes, de traditions et d’art.
En visitant les Aztèques, on se croirait à certains égards en Afrique avec des similitudes dans certains rites et objets de cultes.
Bien sûr, je ne pouvais pas rester insensible au pavillon Afrique composé de près de 1000 pièces très variées de l’Afrique du sud en passant par les régions de l’Afrique Centrale, le Congo, Nigéria… à l’Afrique de l’Ouest et du Nord.
Les masques diolas, les mégalithiques de Kaolack, les lances zoulous au touareg, ethnie nomade présente en Afrique de l’ouest et du Nord et leurs magnifiques bijoux, meubles, on voyage d’un continent à un autre, les pavillons étant connectés les uns des autres. C’est un lieu où on peut flâner des heures !
En Afrique, l’art n’a pas pour unique but de fabriquer du beau à contempler : ces créations servent pour des cérémonies, des cultes et même au quotidien…. ce qui ne les empêchent pas d’être d’authentiques chef d’œuvres.
La qualité du travail fait à la main, la minutie, l’esthétique des objets, m’a fasciné. Les meubles Touaregs, les portes et statues royales mi-homme mi-lion du Bénin, les statues fangs du Gabon, l’art dogon du Mali mais aussi les fresques chrétiennes Ethiopiens m’ont fasciné.
Les tissus et tenues anciennes exposés sont magnifiques !
L’art ne se résume pas aux statues et masques tant prisés par l’Occident mais la décoration, le textile se devait aussi naturellement d’être mis à l’honneur…
Un petit pincement au cœur m’a traversé. Voir toutes ses œuvres en Europe, au cœur de ce qui fut l’épicentre de l’exploitation coloniale, forcément en tant qu’être humain et qui plus est africaine, cela interpelle ! ! !
La restitution des œuvres, actualité oblige
L’Histoire et l’actualité sur la restitution des œuvres d’art à l’Afrique me rattrape alors qu'au Quai Branly, il a été recensé plus de 70 000 pièces africaines.
Étant une passionnée d’art et une réaliste, je suis d’accord avec le principe d’une restitution mais elle suppose un accompagnement et un suivi. Pour l’instant, en Afrique, les États ne mettent pas suffisamment de moyens dans l’art et la culture.
Oui, je préfère admirer ses œuvres ici dans un endroit où on en prend soin, où elles sont protégées de la dégradation, en sécurité, à hauteur de leur valeur.
Ici, elles attirent un nombre conséquent de visiteurs, tout le monde en profite.
Restitution : oui, mais à condition d’avoir des « Quai Branly » en Afrique !
Des moyens d’abord, des partenariats ensuite, des formations, l’éducation et la sensibilisation de la population à l’art et le développement du tourisme devraient permettre de voir ses œuvres sur le Continent.
Les efforts fournis par le Bénin pour accueillir ses joyaux porteront peut être leurs fruits. Je reviendrais sur le nouveau Musée des Civilisations Noires à Dakar qui peut aussi marquer un tournant si une gestion continue et rigoureuse est faite.
Mais, en attendant, n’hésitez pas à aller admirer ces magnifiques chefs d’œuvres au quai Branly si vous êtes à Paris. C’est un réel plaisir de découvrir, au-delà des œuvres, une part d’histoire pour toute l’humanité !
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