N’Dary Lo, artiste sculpteur et plasticien de nationalité sénégalaise, est né à Tivaouane en 1961. Décédé en 2017, une rétrospective de ses œuvres les plus marquantes lui a été consacrée à la Biennale de l’art contemporain de Dakar du 3 mai au 2 juin 2018.
Ses œuvres reconnaissables parmi tant d’autres représentent souvent des êtres vivants : hommes, femmes et arbres souvent longilignes, immenses et imposants.
Il avait l’art de manier le fer et a employé son incroyable dextérité pour faire dire tout ce qu’il voulait à la matière : ses messages humanistes et spirituels mais aussi écologiste.
Il disait : « j’aime donner une troisième vie aux choses que je récupère ».
Son inspiration, ses idées : il les puisait de partout : « d'un oiseau qui vole, d’un bruit, des objets ramassés à la mer, dans la vie... »
Ses matières :
Le fer forgé, les objets recyclés, la tôle, les sandales, filets de pêches ramassés sur la plage qu’il transforme en chef d’œuvre : voilà le talent d’un artiste !
Ses débuts :
Jeune, il était lié à un forgeron de sa commune d’où lui est venu son amour à manier le fer, le tordre et le transformer au fil de ses inspirations.
Quelques études plus tard, il fait le choix, après son bac, d’intégrer l’école des beaux-arts pour devenir artiste plasticien puis sculpteur.
Pressé et perfectionniste, il disait : « 24 heures ne me suffisent pas dans une journée mais je m’en accommode » !
Boulimique, sa fougue créatrice n’était-telle pas un pressentiment d’une vie trop courte et de sa nécessité de laisser un héritage pour la génération future ?
Inspirer il l’était
Ses œuvres, il les décrit comme étant un cri de cœur d’humanité dans ce monde de brutes !
Il aime allonger les traits de ses œuvres pour imposer le respect. L’idée s’impose à lui à partir d’un simple oiseau qu’il voit passer, d’un mot, d’un bruit, d’une image fugace…
Trois dimensions sont révélatrices de ses œuvres : la dimension humaniste, celle spirituelle mais aussi celle de l’homme engagé dénonçant les dérives et injustice dans ce monde.
Ses œuvres longilignes représentent des femmes, des hommes ou des arbres qui tendent les bras ou des branches qui ressemblent à des mains vers le ciel à la quête de spiritualité et de prières.
Ses Hommes sont parfois debout, souvent marcheurs, parfois assis, penseurs, ou même s’envolent !
La femme, N’Dary la représente, elle, comme féconde, comme une mère nourricière et protectrice donnant la vie (avec ses poupées dans le ventre de la femme comme l’échographie 1999).
Il aime aussi la représenter forte, rebelle, engagée, courageuse, libre et source d’espoir, à la quête d’une vie meilleure telle Rosa Parks d’où le titre d’exposition et d’œuvres : « le refus de Rosa Parks » (2009), « Femme debout » (2006)…
Avec ses enfants qui naissent et deviennent de grands Hommes, s’envolent, on peut avoir foi et espoir à l’humanité !
Petite sélection de ses expositions
Ses expositions personnelles
· 1996 : Sous le signe de la paix, Musée d'Art africain, Dakar ; Centre culturel français, Saint-Louis
· 1998 : Sous le signe de la marche, Centre culturel français, Saint-Louis
· 2000 : Sous le signe de l'adaptation, Maison d'accueil du Jeune travailleur de Lille ; Place de l'indépendance, Dakar
· 2002 : L’Art en marche, Musée Dapper, Paris ; Studio Éberis, Biennale de Dakar
· 2003 : Festival Mawazine, Rabat
· 2004 : Ndary Lo, postures, stations et autres sculptures, Galerie Guigon, Paris ; Recours, Maison des Esclaves, Gorée ; Biennale de Dakar ; Verticales, Maison folie, Villeneuve-d'Ascq
· 2006 : Les Attaches célestes, Le Manège, Dakar
· 2009 : Le refus de Rosa Parks, Fondation Blachère, Apt France
· 2011 : Les 50 ans de Ndary Lo, rétrospective, Institut Français de Dakar
· 2011 : Sculptures, Galerie Guigon, Paris
Ses distinctions :
Lauréat deux fois du grand prix Léopold Sédar Senghor de la Biennale de Dakar
Décoré par le président Chirac comme Chevalier des Arts et Lettres de la République Française
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